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ÉRECTION DE L’ARCHIDIOCÈSE D’OWANDO

mercredi 23 septembre 2020

Mgr Victor Abagna Mossa élevé à la dignité d’archevêque métropolitain

Le soleil a fait son apparition dans l’archidiocèse d’Owando en ce mois d’août avec une forte chaleur où la saison sèche bat son plein. On comprend, l’Équateur se trouve à quelques kilomètres de là, notamment à Makoua. Les délégations parties de Brazzaville en véhicule, notamment les journalistes de La Semaine Africaine (le directeur de publication, Albert Mianzoukouta et le reporter Pascal Biozi Kiminou) ont bravé les vicissitudes de la route nationale n°2 en état de délabrement, surtout dans les tronçons Nkouo-Odziba et Etsouali-Ngo. Contraintes à des escales dans divers postes de santé installés le long de la route nationale, postes de police et brigades de Gendarmerie, Covid-19 oblige, pour un contrôle de température à l’aide de thermo flash.

Samedi 8 août 2020 dans la soirée, les chorales, les Élisas, et les Yambotés se sont mobilisés pour un concert en vue de donner un éclat particulier à la fête qui s’annonçait grandiose. Mais hélas, les agents du ministère de la santé et de la population du département de la Cuvette, présents en ces lieux, ont interdits le regroupement de plus de cinquante personnes. Aussi, le non-respect du port obligatoire du masque et des mesures barrières par les acteurs.

Dimanche 9 août, 19ème dimanche du temps ordinaire de l’année liturgique A, c’était la grande fête à Owando. Les chrétiens étaient venus de Boundji, Makoua, Kellé, Ewo, Loukolela, Mbomo, Mbama et des villages environnants pour vivre cet événement qui marque la consécration d’un fils du terroir qui porte pour la première fois dans l’histoire de ce diocèse le pallium qui fait de lui un archevêque métropolitain.

Présents à cette merveilleuse fête, NN.SS Daniel Mizonzo, évêque de Nkayi et président de la Conférence épiscopale du Congo (CEC) ;
Miguel Angel Olaverri, archevêque métropolitain nommé de Pointe-Noire et de la province ecclésiastique du Sud ;
Bienvenu Manamika Bafouakouahou, archevêque coadjuteur de Brazzaville et administrateur apostolique du diocèse de Dolisie ;
Yves Marie Monot, évêque de Ouesso ;
Urbain Ngassongo, évêque de Gamboma ;
Daniel Franck Nzika, évêque d’Impfondo ;
Ildevert Mathurin Mouanga, évêque de Kinkala et Louis Portella Mbuyu, évêque émérite de Kinkala.

De nombreux prêtres venus de tous les diocèses ont témoigné de leur affection et leur solidarité pastorale au nouvel archevêque. Aussi, les abbés Brice Armand Ibombo et Guy Noël Okamba, respectivement secrétaire général de la CEC et recteur du grand séminaire de philosophie Mgr Georges Firmin Singha, ainsi que le père Pascal Taty, vicaire épiscopal de l’archidiocèse de Brazzaville chargé de la pastorale générale à compter du 1er septembre prochain, représentant Mgr Anatole Milandou, archevêque métropolitain de Brazzaville en mission.

Du côté des autorités politiques, gouvernementales, administratives et militaires locales, on a noté la présence du vice-premier ministre Firmin Ayessa, du ministre du Tourisme et de l’environnement, Arlette Soudan Nonault, du préfet du département de la Cuvette, Jean Christophe Tchycaya, des sous-préfets d’Owando et d’Oyo, ainsi que des parlementaires.

La messe de l’imposition du pallium au tout premier archevêque métropolitain d’Owando a eu pour cadre la place mariale de la cathédrale Christ-Roi, près du parvis de l’archevêché. C’était une grande fête avec chants, danses et le rituel du repas qui clôture ces moments importants chez nous.

Il est 10h30 lorsque les enfants de chœur avec tout le clergé en procession d’entrée partis de l’archevêché, atteignent la place mariale, aux sons des chorales Saint Achille de Makoua, Sainte Thérèse de Kangini et Notre-Dame des victoires d’Owando, toutes trois jumelées portant l’uniforme en pagne. Le pallium est porté par un diacre permanent et le nouvel archevêque est encadré par deux prêtres. C’est Mgr Francisco Escalante Molina qui a présidé le rite d’entrée, avant qu’il ne cède la place au nouvel archevêque pour la suite de la messe. Cérémonie émouvante malgré la pandémie de la Covid-19 et les mesures barrières respectées avec le port obligatoire du masque.

Le mot de la Conférence épiscopale du Congo a déblayé le chemin. Suivi de la lecture de la Bulle de nomination et de l’érection de la province ecclésiastique du Nord par le chancelier de l’archevêque et enfin, les explications données par l’abbé Guy Noël Okamba sur l’érection de la province ecclésiastique du Nord, ainsi que la nomination d’un nouvel archevêque. Intense émotion et prière fervente lorsque Mgr Victor Abagna Mossa vêtu de son pallium à lui imposer, Mgr Francisco Escalante Molina, nonce apostolique au Congo et au Gabon, prononce son homélie. Il s’est interrogé : « Qui suis-je pour que les personnes viennent me voir au bord de la rivière Kouyou ? Les personnes allaient être très nombreuses, si ce petit machin, cet être invisible, le coronavirus ne nous était pas imposé dans notre pays. Le pallium est mon union avec Pierre qui est à Rome. Que l’érection des provinces ecclésiastiques ne nous sépare pas. Les problèmes qui s’opposent à l’Église du Congo demeurent, mais l’érection des provinces ecclésiastiques est une bonne chose pour mieux évangéliser ».

Des dons ont été apportés par les religieuses, les mouvements d’apostolat pendant le chant d’action de grâces, question de soutenir le nouvel archevêque dans sa lourde charge. L’Amicale des Salvadoriens (Association des anciens élèves du Lycée Salvador Allendé de Makoua) est venue pour Ya Vicky, son petit sobriquet d’enfance du temps où il électrisait les foules au stade du séminaire Saint Pie X de Makoua par son talent de footballeur.

Vers la fin de la messe, le nonce apostolique a rappelé : « il revient à la province ecclésiastique d’approfondir les questions pastorales dans l’intérêt commun dans les domaines de la catéchèse, des sacrements, de la liturgie ; à rassembler divers services diocésains à un niveau plus pratique, en priorité les tribunaux ecclésiastiques, ces structures plus restreintes comme Caritas, la pastorale de la famille, justice et paix, la formation permanente des prêtres, des séminaristes, des laïcs et des mouvements d’apostolat, ainsi que la catéchèse. Il favorisera également l’autorisation, le développement de la même langue liturgique, le lingala déjà reconnu comme langue liturgique dans cette partie septentrionale ».

À la question de savoir pourquoi le Saint-Père a créé deux nouveaux archidiocèses au Congo, le nonce apostolique a indiqué que cette restructuration de l’Église au Congo n’est pas le résultat des calculs humains, de régionalisme ou de tribalisme, l’unique motivation, c’est la pastorale des fidèles. « La raison ultime et fondamentale de tout ce que l’Église fait, c’est le salut humain, la loi suprême de l’Église et le salut des hommes. Ces principes doivent être présents dans la promulgation et dans l’application des droits canoniques. C’est donc ces principes qui ont motivé le Saint-Père à créer ces deux archidiocèses ». Aussi, a-t-il renchérie « permettez-moi aussi, de vous informer que le 23 août prochain, nous aurons une célébration pareille à Pointe-Noire pour imposer le pallium à Mgr Miguel Angel Olaverri, nouvel archevêque de Pointe-Noire et de la province ecclésiastique du Sud. Rendons grâce à Dieu pour ses bienfaits en terre congolaise et prions pour le Pape François qui nous a fait cette année, le don des évêques d’Impfondo et Kinkala, don de l’archevêque coadjuteur de Brazzaville, et dans quelques mois aussi, les nouveaux évêques de Ouesso et Dolisie. Merci à Mgr l’archevêque d’Owando pour son hospitalité, merci à tous les évêques du Congo pour leur présence fraternelle, expression de leur communion. C’est la joie d’Owando, mais c’est avant tout un événement de l’Église du Congo, donc de la Conférence épiscopale du Congo », a affirmé le nonce apostolique.

Mgr Daniel Mizonzo a commenté l’article de l’abbé Lys Mokoko, prêtre du diocèse de Ouesso paru dans La Semaine Africaine n°3977 du mardi 23 juin 2020, intitulé : « Érection des provinces ecclésiastiques au Congo Brazzaville : Défis et perspectives pour une évangélisation plus efficace et agissante » et a invité toute personne à le lire.

En rappel, c’est le 30 mai 2020 que le Pape François a nommé deux nouveaux archevêques et érigé deux nouvelles provinces ecclésiastiques : Pointe-Noire et Owando. La nomination de ces deux nouveaux archevêques et l’érection de deux nouvelles provinces ecclésiastiques fait suite aux nombreuses sollicitations des évêques du Congo auprès du Saint-Père pour une pastorale de proximité plus structurée en faveur des fidèles laïcs.

Il a dit :

L’abbé Mathias Cédric Louhouamou, cérémoniaire de l’archevêque de Brazzaville et vicaire à la paroisse Saint Augustin de la Tsiemé.

« La veille de la fête des Saints Paul et Pierre, le Pape descend dans la crypte Vaticane et dépose sur la tombe de Saint Pierre qui est le premier apôtre de l’Église, les palliums des nouveaux archevêques nommés. Le 29 juin, jour de la fête des Saints Paul et Pierre avant la messe, le Pape redescend dans la crypte et récupère les palliums et la messe commence. Le Pape remet directement les palliums aux nouveaux archevêques avec le nom du nonce apostolique qui va les imposer au nom du Saint Père dans leurs diocèses respectifs. Pour cette année, à cause de la Covid-19, les nouveaux archevêques nommés à travers le monde n’ont pas fait le déplacement de Rome, mais le Pape a béni les palliums en restreint et les a envoyés aux nonces apostoliques. Pour ce qui est de l’archidiocèse d’Owando, c’est Mgr Francisco Escalante Molina, nonce apostolique au Congo et au Gabon qui va imposer le pallium au nouvel archevêque Victor Abagna Mossa de la province ecclésiastique du Nord : Owando, Ouesso, Impfondo et qui reçoit la charge de métropolitain ».

Désormais, chaque archevêque portera son pallium dans sa propre province ecclésiastique et non en dehors de celle-ci, sauf cas exceptionnels mais qui sont rare.

Du fait qu’on dépose le pallium sur la tombe de Saint Pierre montre la communion entre la province ecclésiastique et le Saint Père, entre le Pape qui est le successeur légitime de Pierre et l’archevêque métropolitain. Un pallium est un bout d’étoffe en laine de brebis avec une petite bande et six étoiles noires, symbole du pasteur qui porte la brebis sur son épaule (Jean 10). Donc, l’archevêque métropolitain qui porte le pallium est un symbole de l’Église fragile qui a ses hauts et ses bas, et il porte le poids de la province ecclésiastique, mais toujours rattaché à l’évêque de Rome qui est le Pape. Avant le 30 mai dernier, Mgr Anatole Milandou était le seul archevêque métropolitain qui avait juridiction sur tous les diocèses. Aujourd’hui, avec l’érection des provinces ecclésiastiques, la donne a changé. Mgr Anatole Milandou est archevêque métropolitain de la province ecclésiastique de Brazzaville avec à sa charge les diocèses suffragants de Kinkala et Gamboma. Mgr Miguel Angel Olaverri, archevêque métropolitain de Pointe-Noire avec à sa charge la province ecclésiastique du Sud et les diocèses suffragants de Nkayi et Dolisie. Mgr Victor Abagna Mossa, archevêque métropolitain d’Owando avec à sa charge la province ecclésiastique du Nord avec les diocèses suffragants de Ouesso et Impfondo.

Qui est le nouvel archevêque d’Owando ?

Né le 18 juin 1948, Mgr Victor Abagna Mossa a été nommé évêque résidentiel d’Owando le 11 février 2011 par le Pape Benoît XVI. Il a reçu l’ordination épiscopale des mains du cardinal Laurent Monsengwo Pasinya, archevêque de Kinshasa (République Démocratique du Congo) le 26 mars 2011 au stade Félix Éboué à Brazzaville, avec pour parole de vie « Me voici, Seigneur Jésus, chez moi, chez les miens, appelé par vous, ici, à être le père, l’enseignant ». Sa prise de possession canonique du siège diocésain d’Owando a eu lieu le dimanche 3 avril 2011 par Mgr Anatole Milandou, archevêque métropolitain de Brazzaville, à la place mariale de la cathédrale Christ-Roi.

Pour la petite histoire, le Vicariat apostolique du Haut-Congo français a été érigé le 14 octobre 1890, par la division du Vicariat du Congo français, modifié sous le nom de l’Oubangui, le 15 janvier 1894. Il est divisé sous le nom du Moyen-Congo le 8 mai 1909 (préfecture de l’Oubangui-Chari). Il prend le nom de Brazzaville le 21 juin 1922. Il est divisé le 21 décembre 1950 (Vicariat de Fort-Rousset) qui devient diocèse d’Owando le 14 septembre 1955, date de l’érection de l’archidiocèse de Brazzaville. Les évêques qui ont œuvré dans ce diocèse sont : Mgr Émile Verhille (1955-1968), Mgr Benoît Gassongo (1968-1970), Mgr Georges Firmin Singha (1970-1988), Mgr Ernest Kombo (1988-2008), Mgr Louis Portella Mbuyu, administrateur apostolique (2008-2011) suite à la mort de Mgr Kombo, Mgr Victor Abagna Mossa, depuis 2011.

Qu’est-ce qu’un archevêque métropolitain ?

Les évêques des sièges métropolitains portent le titre d’archevêque. L’insigne propre à leur fonction est le pallium, bande de laine que leur remet le Pape et qu’ils portent au cou sur leurs chasubles, leurs vêtements liturgiques. Le chef-lieu de la province porte le nom de métropole. C’est pourquoi, à la tête de chaque province ecclésiastique est placé un archevêque métropolitain. Le diocèse dont l’évêque est un métropolitain porte le nom d’archidiocèse.

Pascal BIOZI KIMINOU
(De retour d’Owando)

 

 

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