CONFÉRENCE ÉPISCOPALE DU CONGO


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HOMÉLIE DE MGR ANATOLE MILANDOU A SA MESSE D’ADIEU

samedi 15 janvier 2022

Excellences
Mesdames et Messieurs
Chers frères et Sœurs dans le Christ.

1. Au moment de passer la main à Mgr Bienvenu MANAMIKA-BAFOUAKOUAOU, qui deviendra, d’ici quelques jours seulement, le Pasteur propre de l’Archidiocèse de Brazzaville, au moment où je célèbre sur cette splendide Place Mariale une dernière messe pontificale, je voudrais m’acquitter d’un seul et dernier devoir : celui de dire merci.

2. Oui, je veux dire merci du plus profond de mon cœur. Merci à Dieu d’abord, Lui qui m’avait choisi du milieu du clergé de ce diocèse, en dépit de mes limites et de mes imperfections, pour me confier la charge d’Évêque : d’Évêque auxiliaire de Brazzaville en 1983, d’évêque ordinaire du diocèse de Kinkala en 1987 et enfin d’Archevêque Métropolitain de Brazzaville depuis 2001.

3. Merci à Dieu, mais merci aussi à notre Sainte-Mère l’Église, qui, à travers le Saint-Père et les Évêques du Congo, me jugèrent à l’occasion de la célébration du centenaire de l’Évangélisation du Congo, digne d’être associé à la succession ininterrompue de Pierre et de ses compagnons, pour jouir avec eux de la plénitude du sacerdoce ministériel.

4. Merci également à vous tous prêtres, qui m’avez accueilli à bras ouverts comme votre aîné puis comme votre Père, depuis mon sacre au Stade Éboue, le 28-08-1983, en compagnie de Mgr Hervé ITOUA, jusqu’à ce jour, à Brazzaville, comme à Kinkala.

5. Oui, chers membres du presbyterium de Brazzaville, en service dans le diocèse ou en mission pastoral à l’étranger, je vous dis merci de tout cœur. À vous aussi, prêtres du diocèse de Kinkala, je voudrais exprimer ici toute ma reconnaissance.

6. Avec vous, vous le savez, j’ai partagé de nombreuses années essaimées de joies, mais aussi de grandes souffrances et d’angoisses, dans cette partie de notre pays qui fut en proie, des décennies durant, à de nombreux conflits féroces.

7. À vous tous donc, prêtres, religieux et religieuses, collaborateurs et collaboratrices dans le champ du Seigneur, je dis merci de tout mon cœur pour le travail que nous avons accompli ensemble. Comme St Augustin, je peux le dire : « Pour vous, j’ai été un Évêque, mais avec vous j’ai voulu rester un frère, un aîné », un guide bienveillant.

8. Si pour les uns, j’ai été très bienveillant, pour d’autres trop exigeant, je peux vous rassurer que j’ai toujours agi avec le souci de prendre le plus grand soin du troupeau que le Seigneur m’avait confié et que j’ai gardé tout au long de mon très long ministère épiscopal, de près de 40 ans, le plus long à ce jour des Évêques congolais.

9. Ma gratitude va aussi tout naturellement à vous, membres du Peuple de Dieu, que j’ai servi dans les diocèses, dans toute la diversité qui vous caractérise, de Brazzaville à Mayama, de Mayama à la Léfini, de la Léfini à Loulombo, de Loulombo à l’Île Mbamou, de l’Île Mbamou à Mbanza-Nganga, de Mbanza-Nganga aux chutes de la Loufoulakari.

10. Je vous dis merci pour m’avoir accompagné tout au long de mon ministère d’Évêque et d’Archevêque, par vos prières et par votre soutien multiforme, sans lesquels je n’aurais pas pu garder intact aussi longtemps le flambeau de la foi reçue des Apôtres.

11. Oui, j’en suis profondément conscient : si un jour l’histoire me reconnait un quelconque mérite dans l’exercice de ma lourde tâche, c’est à Dieu que je le devrai et à vous tous, membres du peuple de Dieu, un peuple qui ne se limite à pas aux brebis du troupeau rassemblé dans les limites des diocèses où j’ai exercé, mais s’étend à vous tous et vous toutes, frères et sœurs bien-aimés des autres diocèses et des autres confessions chrétiennes sœurs, mais aussi du Conseil Islamique du Congo et bien-au-delà.

12. Je pense aussi à tous ces hommes et à toutes ces femmes de bonne volonté, aux autorités politiques et administratives, civiles et militaires, en leurs rangs et grades respectifs. Je pense à vous tous et vous toutes, dont la collaboration, le soutien et la générosité m’ont permis souvent de faire face à bien de défis quotidiens que ma modeste personne n’aurait pas pu relever sans votre apport.

MGR MILANDOU

13. À tous et à toutes, je dis du plus profond de mon cœur : «  Merci !  » «  Matondo ya beno !  », «  Botondi mingi !  »

14. Que vous dire d’autre en ce moment de grande émotion, où se mêlent dans mon cœur joie et tristesse. Joie du devoir accompli et d’une retraite méritée pour celui qui a achevé sa tâche et qui sait qu’il peut en toute quiétude céder sa place à celui que le Seigneur a choisi pour lui succéder. Mais aussi tristesse de quitter un peuple que j’ai servi pendant tant d’années et que j’ai appris à aimer ? Que vous dire de plus ?

15. Il y a quelques mois, je vous adressais ma dernière Lettre Pastorale, conçue pour être à la fois comme une sorte de bilan de mon ministère épiscopal, comme un Testament spirituel mais aussi comme une feuille de route dont il reste encore des chantiers inachevés.

16. Que pourrais-je y ajouter ? Rien de plus, si ce n’est de reprendre à mon compte ces paroles entendues aujourd’hui dans la liturgie de ce jour. D’abord ces paroles prononcées par Moise, le plus grand prophète de l’AT, à l’endroit d’Israël. Comme Moise, je dirais : Crains le Seigneur ton Dieu. Tous les jours de ta vie, toi, ainsi que ton fils et le fils de ton fils. Observe tous ses décrets et ses commandements… et tu auras longue vie… Tu écouteras, tu veilleras à mettre en pratique ce qui t’apportera bonheur et fécondité !

17. Oui, bien-aimé peuple de Dieu qui es à Brazzaville, troupeau de Dieu objet de toute sa sollicitude, je n’ai pas d’autre consigne à te laisser que cette judicieuse remarque du scribe de l’Évangile de ce jour.

18. Venu pour mettre Jésus à l’épreuve, il s’en est allé avec une conviction qui, selon les mots même de Jésus, le place aux portes du royaume de Dieu : « Dieu est l’unique et il n’y en a pas d’autre. L’aimer de tout son cœur, de toute son intelligence, de toute sa force, et aimer le prochain comme soi-même, vaut mieux que toute offrande d’holocauste et de sacrifices. »

19. Il n’existe pas, en effet, - en dehors de l’amour inconditionnel de Dieu et du prochain - une autre voie par laquelle les hommes et les femmes de ce pays pourraient être sauvés, une autre voie autre que l’amour, par laquelle ils parviendront au bonheur partagé, à la paix, à l’unité, à la concorde et à la cohésion sociale, sur cette terre congolaise, ni à la vie éternelle dans le monde à venir.

20. Non, il n’y a pas pour toi, peuple congolais, encore moins pour toi peuple de Dieu, une voie de salut, en dehors de Dieu et dans le mépris du prochain. Que Dieu bénisse et garde chacun et chacune de vous. Que Dieu bénisse le Congo et tous ses habitants. Amen !

DIMANCHE 31 OCTOBRE 2021

 

MGR ANATOLE MILANDOU ARCHEVÊQUE DE BRAZZAVILLE
MESSE PONTIFICALE À LA PLACE MARIALE
DE LA CATHÉDRALE SACRÉ-CŒUR DE BRAZZAVILLE

 

 


 
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