CONFÉRENCE ÉPISCOPALE DU CONGO


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RECOMMANDATIONS AUX SÉMINAIRES ET AUTRES MAISONS DE FORMATION : OCTOBRE 2020

mardi 20 octobre 2020

49ÈME ASSEMBLÉE PLÉNIÈRE DE LA CONFÉRENCE ÉPISCOPALE DU CONGO
DU 12 AU 18 OCTOBRE 2020 À BRAZZAVILLE

 
Fils bien-aimés, au terme de notre réflexion de ces jours, éclairés par les enseignements des Saintes Écritures, du magistère de l’Église et des experts, en lien avec nos décisions antérieures contenues dans le message final de notre 34ème Assemblée plénière du 24 au 30 Avril 2006, les Évêques du Congo recommandent ce qui suit :

AUX JEUNES ASPIRANTS ET AUX SÉMINARISTES

1. Quiconque éprouve le désir de servir Dieu comme prêtre doit d’abord s’adresser à la commission paroissiale pour la pastorale des vocations. Avec elle, il peut mûrir son projet de vocation, souvent en participant à la vie d’un groupement ou d’un mouvement d’apostolat. Cette étape qui prépare à l’entrée au séminaire ou au postulat, période préalable à la formation proprement dite, est particulièrement décisive. Il revient au curé avec la commission paroissiale des vocations de présenter le candidat à l’Évêque par le biais de la commission diocésaine des vocations. Après discernement, l’Évêque envoie le candidat au séminaire.

2. L’Exhortation post synodale « Ecclesia in Africa » en ce qui concerne les vocations au sacerdoce et à la vie consacrée souligne ce qui suit : « les discerner avec sagesse, prévoir les formateurs capables de les accompagner et veiller à la qualité de la formation donnée. Du soin apporté à la solution de ces questions dépend l’espérance d’une floraison de vocations missionnaires africaines, nécessaire pour annoncer l’Évangile dans toutes les parties du monde et même au-delà ». N° 50.

Vous devez donc savoir que l’appel authentique à devenir prêtre exige un choix conscient, libre et réfléchi, en réponse à ce que l’Église reconnaîtra en vous comme un véritable appel de Jésus-Christ. La vie des prêtres exige une formation humaine et spirituelle sans cesse renouvelée. Elle suppose une réelle maturité affective et requiert des qualités d’accueil de don, de dialogue et d’écoute. Elle engage dans un état de vie semblable à celui du Christ. Ce service presbytéral est confié, selon la pratique constante de l’Église catholique latine aux prêtres et oblige à une certaine simplicité de vie.

DES CLERCS ET LAÏCS DANS LA FORMATION DES SÉMINARISTES

3. Concernant la formation des séminaristes la Nouvelle Ratio Fundamentalis exige que : « Dans la formation de ceux que le Christ appelle et dans le discernement vocationnel, le primat de l’action de l’Esprit Saint exige l’écoute réciproque et la coopération entre les membres de la communauté ecclésiale, les prêtres, les diacres, les consacrés et les laïcs ». R F n°125. C’est pourquoi la formation des appelés n’est pas l’affaire d’un petit nombre, spécialisé pour ce service, mais c’est l’affaire de tous. Nous invitons tous les catholiques du Congo à contribuer à la formation des prêtres dans notre pays. Depuis l’accession du Congo à l’indépendance, Rome a accompagné nos Églises d’Afrique par le financement de la formation des futurs prêtres. Aujourd’hui ce financement (subsides) a considérablement baissé. C’est une fierté pour nous, et en même temps un devoir de continuer à soutenir l’œuvre de formation de nos jeunes dans nos séminaires. Nous vous invitons davantage à plus d’engagement à soutenir la formation de nos futurs prêtres en sachant que la pension d’un petit séminariste par an est de 600.000 F CFA et de 900.000 FCFA par an pour le grand séminariste.

4. C’est à toute la communauté chrétienne qu’incombe le devoir de susciter et d’accompagner les vocations. L’aide la plus précieuse est fournie par les familles, animées d’un esprit de foi, d’espérance et de charité, qui sont comme « le premier séminaire » ; par les paroisses qui font participer les jeunes à plusieurs activités de l’Église ; par les enseignants et tous ceux qui, à quelque titre, s’occupent de l’éducation des enfants et des adolescents , tout particulièrement les mouvements d’apostolat et les commissions paroissiales pastorales des jeunes, qui doivent aider les jeunes de telle sorte qu’ils puissent entendre l’appel de Dieu et y répondre librement et volontairement.

5. Que tous les prêtres (cf. R F n° 129) fassent preuve du plus grand zèle apostolique pour l’éveil, l’accompagnement et le soutien des vocations. Ils porteront un regard particulier sur les servants d’autels, les scouts et tous les mouvements des jeunes et des enfants qui sont les lieux propices pour l’éclosion des vocations. Que par leur vie personnelle, humble, laborieuse et joyeuse, ainsi que par la charité mutuelle et la collaboration fraternelle entre eux, ils orientent vers le sacerdoce les cœurs des jeunes.

DES RECTEURS ET FORMATEURS DANS NOS SÉMINAIRES

6. Comme communauté des formateurs, vous êtes les protagonistes de la mission pour élaborer un projet de formation intégrale et de promouvoir son application effective. C’est pourquoi, sur la base de la Ratio Fundamentalis Institutionis Sacerdotalis du 08 Décembre 2016, vous êtes priés de doter l’Église du Congo d’une Ratio Nationalis qui sera le guide de la formation sacerdotale dans l’Église du Congo.

7. Chacun de nous, Évêques et Pasteurs, en union avec le Nonce Apostolique dont l’intérêt pour nos séminaires n’est plus à démontrer, entend faire siennes ces paroles de Jean Paul II aux séminaristes réunis à saint Sulpice en France : « Vos éducateurs ont une tâche difficile. Il faut que l’on sache… que je leur accorde ma confiance et leur donne mon appui fraternel ». Oui, il faut que vous sachiez que dans notre Église du Congo les formateurs des Séminaires ont toute notre confiance et notre sollicitude paternelle.

8. L’accueil, dans un séminaire, de ceux qui portent aujourd’hui le projet d’être prêtre pour le service de l’Évangile et la célébration des sacrements dans une Église diocésaine bien précise, implique de votre part une double disponibilité : d’une part, le désir fort ou le souci permanent de soutenir et d’encourager les candidats dans le respect de ce qu’ils sont, de leurs options et de leurs différences légitimes ; d’autres part, le devoir ou la charge de leur donner les moyens de vérifier, dans la foi, la viabilité humaine et chrétienne de leur projet, et donc l’authenticité de l’appel de Dieu confirmé par l’appel de l’évêque au jour de l’ordination. Cette double disponibilité vise tout autant le bonheur de celui qui est appelé que le bien de l’Église qui appelle et que vous êtes invités à promouvoir.

9. En raison de la configuration au Christ, toute la vie du futur ministre sacré doit être animée par le don de toute sa personne à l’Église et une authentique charité pastorale. En conséquence, le candidat au ministère ordonné doit atteindre la maturité affective. Une telle maturité le rendra capable d’entretenir des relations justes et fécondes avec les hommes et les femmes, en développant en lui un véritable sens de la fraternité et de la paternité spirituelle vis-à-vis de la communauté ecclésiale qui lui sera confiée. Cette maturité affective intègre le choix du célibat reçu comme un don.

DES ÉTAPES DE FORMATION DANS NOS SÉMINAIRES

10. En vertu d’une expérience constante de disciple du Christ, la formation au sacerdoce dans notre Église est un parcours unitaire et intégral qui commence avec l’étape d’aspirant au séminaire et se termine avec l’appel de l’Évêque le jour de l’ordination.

11. Nous maintenons l’existence sous la forme actuelle des petits séminaires, du Séminaire Propédeutique National, et des Grands Séminaires de Philosophie et de Théologie. Pour la formation dans nos deux Grands Séminaires, nous retenons ce qui suit :

- Deux ans de Philosophie
- Un an de stage inter-séminaires
- Quatre ans de Théologie
- Un an de stage pré-diaconal,
- Un an de stage diaconal.

12. « Le but du petit séminaire est d’approfondir la maturation humaine et chrétienne des adolescents, qui révèlent qu’ils portent en eux les germes de la vocation au sacerdoce ministériel afin de développer conformément à leur âge, cette liberté intérieure qui les rende capable de correspondre au dessein de Dieu dans leur vie ». R.F.n°18. Ainsi donc, nous exhortons les Recteurs et les formateurs à aider les jeunes avec patience au processus de maturation de leur vocation. Dans les petits séminaires fondés pour cultiver les germes de vocation, « Donnez-leur vous-mêmes » (cf Luc 9,10), une formation religieuse particulière, est d’abord une direction spirituelle adaptée qui puisse les aider à suivre le Christ rédempteur avec une volonté généreuse et un cœur pur.

13. La propédeutique est une étape formative indispensable ayant sa spécificité. L’objectif principal consiste à poser des bases solides de la vie spirituelle et de favoriser une bonne connaissance de soi par une croissance de la personnalité. Pour une bonne maturation de la vie spirituelle, il faut stimuler les séminaristes à la vie spirituelle à travers la vie sacramentelle, la liturgie des heures, la familiarité avec la Parole de Dieu, le silence, la méditation, et la lecture spirituelle. R.F. n°59.

14. Les grands séminaires sont nécessaires pour la pleine formation des prêtres. Que les séminaristes soient préparés au ministère pastoral, afin qu’ils sachent rendre présent aux hommes le Christ qui « n’est pas venu se faire servir, mais servir et donner sa vie en rançon pour la multitude » (Mc 10, 45 ; Jn 13, 12-17), afin qu’ils se fassent serviteurs de tous les hommes pour en gagner davantage (cf 1 Cor 9, 19).

DES QUOTA ET DE L’APPROBATION AU SÉMINAIRE

15. En tenant compte des moyens logistiques encore limités de nos Séminaires nationaux, une limitation du nombre des candidats à envoyer annuellement sera nécessaire et sera fixé par nous, vos Pères Évêques et adaptée aux circonstances de temps et des lieux.

16. Dans tout le processus de sélection et d’approbation des séminaristes, faites toujours preuve de la fermeté nécessaire, même s’il nous faut souffrir du manque de prêtres. Une chose est sûre : Dieu ne laissera jamais son Église manquée de pasteurs, si on appelle aux ordres ceux qui en sont dignes. De façon paternelle, sachez orienter à temps ceux qui ne sont pas aptes vers d’autres vocations, en les aidant à prendre conscience de leur mission chrétienne dans le monde.

17. Pour le choix des candidats au sacerdoce tous les critères doivent être pris en considération. Si dans la Bible, les prêtres défaillants aux exigences de leur mission étaient stigmatisés et ramenés à l’ordre par les prophètes, de même, aujourd’hui les apprenants et les prêtres ont à se remettre en question face aux interpellations prophétiques de l’Église et de la société.

CONCLUSION

Nous tenons à préciser que les présentes recommandations n’abrogent pas les dispositions antérieures mais viennent compléter celles de la 34ème Assemblée Plénière des Évêques du Congo de 2006, qui restent en vigueur.

Que Marie Mère de l’Église, intercède pour notre pays, pour les formateurs, et pour ceux qui sont en formation, afin que malgré la dureté des temps, ils soient tous conscients de leurs missions.

 

LES ÉVÊQUES DU CONGO

 

 

 


 
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