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ENFANCE EN PRÉCARITÉ

dimanche 17 juillet 2022

LES SPIRITAINS AU CONGO SE MOBILISENT POUR AMÉLIORER LES CONDITIONS DE VIE DES ENFANTS

Le phénomène des enfants en situation de rupture, les enfants de la rue, inquiète. Aujourd’hui, 4.000 enfants qui sont dans cette situation sont hébergés et accompagnés par l’Espace Jarrot, un centre d’hébergement placé sous la responsabilité de l’Association des spiritains au Congo (ASPC). Cette association vient de mettre sur pied un projet d’amélioration des conditions de vie des enfants en situation de rupture avec leurs familles, à Brazzaville. L’objectif est de contribuer au renforcement des capacités opérationnelles et organisationnelles de l’association et des organisations partenaires d’une part, et à l’amélioration des conditions de vie des enfants vulnérables, en rupture avec leurs familles, d’autre part.

Les participants à la cérémonie : au 1er plan, à dr. les deux pasteurs

La cérémonie de lancement de ce projet a eu lieu samedi 25 juin 2022 à l’Espace Jarrot à Bacongo, dans le 2e arrondissement de Brazzaville. C’était en présence de NN.SS. Bienvenu Manamika Bafouakouahou, archevêque métropolitain de Brazzaville ; Toussaint Ngoma Foumanet, évêque nommé de Dolisie ; de Mme Amparo Moreno Sebastia, chargée de la santé et des secteurs sociaux, de la délégation de l’Union européenne au Congo.

Initié par l’association des spiritains au Congo en partenariat avec l’Union européenne, ce projet sera mis en œuvre à l’Espace Jarrot, au centre d’accueil Béthanie des Sœurs de la Divine Providence de Ribeauvillé et à Yié, dans le district d’Ignié, en collaboration avec cinq associations et ONG partenaires. Différentes activités ont été ciblées, parmi lesquelles : le renforcement des capacités des acteurs de cinq associations partenaires ; l’accompagnement et la prise en charge des enfants en situation de rupture avec leurs familles ; la construction d’un centre à Yié pour former les enfants aux métiers de l’agriculture et de l’élevage ; assurer leur insertion en fin de formation en dix groupes et le suivi des microprojets financés au profit des enfants.

Mgr Toussaint Ngoma Foumanet, prêtre de la Congrégation du Saint Esprit et actuel évêque nommé de Dolisie, a souligné que depuis sa création en 1992, l’Association des spiritains œuvre inlassablement pour la prise en charge et la promotion des droits des personnes vulnérables à travers ses diverses structures de bienfaisance. Depuis la création de l’Espace Jarrot en 2001, plusieurs générations d’enfants et de jeunes ont été réinsérées dans leurs familles. Ces vingt dernières années, le phénomène des enfants en situation de rupture a connu un développement inquiétant, malgré les nombreux efforts déployés par les pouvoirs publics, l’Église et d’autres organismes tant nationaux qu’internationaux.

Un enfant de l’Espace Jarrot a témoigné sur son parcours : « Je suis un garçon répondant au nom de Mirabelle Louzolo, né le 8 janvier 2011 à Brazzaville et élève en classe de CM1. Deux jours après ma naissance à l’hôpital de base de Makélékélé, j’ai été abandonné par ma mère biologique à la maternité.

Les enfants posant avec l’archevêque et l’évêque

Elle était sortie de l’hôpital pour aller acheter de quoi manger, malheureusement, elle n’est plus revenue jusqu’à ce jour. La sage-femme ne sachant pas quoi faire de moi, m’emmena à la crèche la Pouponnière de Makélékélé où j’ai passé une semaine avec elle et d’autres enfants en situation difficile comme moi. Le huitième jour, cette femme rentre en contact avec la directrice du Centre d’accueil Béthanie pour m’y laisser momentanément. Après deux ans d’enquêtes et de recherches des parents biologiques, de fortes probabilités de leur négligence persistaient. Aucune réclamation n’a jamais été enregistrée ni par la sœur ni par les autorités compétentes. Mes parents demeurent toujours inconnus.

Ce long temps impliquant visiblement et manifestait que mes parents biologiques m’avaient totalement abandonné. La sœur directrice était obligée de me garder jusqu’à présent. Depuis 2011, j’évolue au centre d’accueil Béthanie aux bons soins des sœurs, des mamans et des personnes de bonne volonté qui nous apportent de quoi vivre.

En plus de la prise en charge dont je bénéficie déjà, j’espère que ce projet me permettra de réaliser mon rêve de devenir entrepreneur en élevage, grâce au Centre de formation de Yié », a dit Mirabelle Louzolo.

Pascal BIOZI KIMINOU

 

 


 
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